Louviers

Eure, Normandie

© Serge Philippe Lecourt, Monument aux morts de Louviers.

Le monument aux morts de Louviers est imposant par sa taille, sa hauteur et la force qui émane de ses deux personnages : une femme massive regarde fièrement devant elle tout en tenant un soldat mort dans son bras gauche et en récupérant une épée de sa main droite. Un jeune soldat, très maigre, la tête en arrière, les pieds nus, ne donne plus aucun signe de vie. Il est mort au combat.

Ce monument a la particularité d’avoir été érigé très tôt, en 1907. Il commémore les soldats de l’arrondissement de Louviers tués au combat depuis la Révolution. Il a été réalisé par le sculpteur Raoul VERLET (1857 – 1923), également auteur du monument aux morts d’Angoulême et par l’architecte Billerey et Tournot.

Rouen : « Ils ont des droits sur nous. »

Normandie, Seine-Maritime

© Serge Philippe Lecourt, Monument aux morts de Rouen.

Ce monument de Rouen n’est pas un monument aux morts car aucun nom de soldats n’y figure. Il s’agit d’un monument de la Victoire.

Il est situé sur la rive gauche de la Seine, même si son emplacement originel était sur la rive droite, place Foch, près du Palais de Justice. Réalisé par Maxime Real del Sarte en 1926, il se compose d’une colonne surmontée d’une femme ailée (symbole de la victoire), d’un groupe de 3 civils (Jeanne d’Arc est entourée d’une veuve et d’un orphelin) et, au pied de la colonne, de deux soldats montant la garde. Le soldat de gauche a les traits de visage de Charles Maurras (lire cet article pour en savoir plus) ce qui a suscité une polémique en 2010.

Sur les côtés, on peut également voir des bas-reliefs représentant des refugiés belges qui furent accueillis en Normandie pendant la guerre.

La phrase « Ils ont des droits sur nous » est inscrite dans le granit sous le groupe de civils. Elle est extraite du discours d’investiture de Georges Clemenceau en 1917 :

« Ces Français que nous fûmes contraints de jeter dans la bataille, ils ont des droits sur nous. Ils veulent qu’aucune de nos pensées ne se détourne d’eux, qu’aucun de nos actes ne leur soit étranger. Nous leur devons tout, sans aucune réserve. Tout pour la France saignante dans sa gloire, tout pour l’apothéose du droit triomphant. »