L’invité du midi de France Bleu Normandie du 11 novembre 2016

On en parle !

france_bleu_normandie_serge_philippe_lecouirt_11_novembre_2016Serge Philippe Lecourt dans les studios de Radio France Bleu Normandie, à Caen, le 11/11/2016.

Ce vendredi 11 novembre 2016, date anniversaire de l’Armistice de 1918, j’ai eu le privilège d’être invité dans les studios flambant neuf de radio France Bleu Normandie à Caen pour un entretien concernant mon travail sur les monuments aux morts de Normandie qui fait l’objet d’un portfolio dans le dernier hors-série d’Ouest-France consacré aux Hommes de l’Ouest (plus de détails un prochain article).

Il y est question notamment des monuments de Trévières, de la Chapelle-Enjuger, ainsi que des 3 types de monuments aux morts les plus courants :

  • les œuvres originales commandées à des sculpteurs
  • les monuments de série, choisis sur catalogue
  • les stèles et obélisques

J’interviens également sur la spécificité du granite de Vire, matériau qui a servi à de très nombreux monuments partout en France, et notamment au plus célèbre de tous : la dalle du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris.

Cliquez ici pour écouter l’entretien https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-de-midi-de-france-bleu-normandie/normandie-caen/l-invite-de-midi-de-france-bleu-normandie-11 

Saint-Etienne-du-Rouvray

Normandie, Seine-Maritime

© Serge Philippe Lecourt, Monument aux morts de Saint-Etienne-du-Rouvray

Le monument aux morts de Saint-Etienne-du-Rouvray a été réalisé par le sculpteur normand Robert DELANDRE (1879 – 1961). Il représente un groupe en granit faisant face à la mairie.

On y voit d’un côté un Poilu rentrant au foyer et embrassant son bébé, sa femme et sa fille. De l’autre, une femme en deuil, éplorée, symbolise les innombrables pertes dues à la guerre.

Ce monument aux morts synthétise donc les deux sentiments majoritaires au sortir de la Première Guerre mondiale : la joie de la victoire et la tristesse des familles subissant une ou plusieurs pertes.

La Ferté Macé

Normandie, Orne

© Serge Philippe Lecourt, Monument aux morts de La Ferté Macé.

Inauguré en 1928, le monument aux morts de La Ferté Macé est l’oeuvre maîtresse du sculpteur fertois Marcel PIERRE (1897 – 1969), qui porte bien son nom de famille ! Ce monument a été construit à partir de grands blocs de pierre blanche et de granit des Vosges.

A travers 4 haut-reliefs, il représente les scènes principales de la Première Guerre mondiale :

  • la mobilisation du 2 août 1914 : l’homme quitte sa famille pour partir au front
  • l’invasion de la France par les Allemands, suivi de l’exode des Français en août et septembre 1914
  • le combat au Front et dans les tranchées pendant quatre années
  • la victoire avec l’Armistice du 11 novembre 1918

Il s’agit là d’un monument très expressif où sont mis en avant les sentiments des hommes et des femmes tout au long de cette guerre : de la tristesse à la liesse, en passant par la peur, la haine et le courage.

Rouen : « Ils ont des droits sur nous. »

Normandie, Seine-Maritime

© Serge Philippe Lecourt, Monument aux morts de Rouen.

Ce monument de Rouen n’est pas un monument aux morts car aucun nom de soldats n’y figure. Il s’agit d’un monument de la Victoire.

Il est situé sur la rive gauche de la Seine, même si son emplacement originel était sur la rive droite, place Foch, près du Palais de Justice. Réalisé par Maxime Real del Sarte en 1926, il se compose d’une colonne surmontée d’une femme ailée (symbole de la victoire), d’un groupe de 3 civils (Jeanne d’Arc est entourée d’une veuve et d’un orphelin) et, au pied de la colonne, de deux soldats montant la garde. Le soldat de gauche a les traits de visage de Charles Maurras (lire cet article pour en savoir plus) ce qui a suscité une polémique en 2010.

Sur les côtés, on peut également voir des bas-reliefs représentant des refugiés belges qui furent accueillis en Normandie pendant la guerre.

La phrase « Ils ont des droits sur nous » est inscrite dans le granit sous le groupe de civils. Elle est extraite du discours d’investiture de Georges Clemenceau en 1917 :

« Ces Français que nous fûmes contraints de jeter dans la bataille, ils ont des droits sur nous. Ils veulent qu’aucune de nos pensées ne se détourne d’eux, qu’aucun de nos actes ne leur soit étranger. Nous leur devons tout, sans aucune réserve. Tout pour la France saignante dans sa gloire, tout pour l’apothéose du droit triomphant. »

Iffendic (Ille-et-Vilaine)

Ailleurs en France

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© Serge Philippe Lecourt, Monument aux morts d’Iffendic.

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Jean Galle a réalisé le monument aux morts d’Iffendic en 1920, comme sa signature l’indique sur la gourde du soldat. Le Poilu très expressif, réalisé en bronze, accompagne l’obélisque de granit, au milieu du parc de la mairie.

La communauté de communes « Montfort Communauté », à laquelle appartient Iffendic, a eu la belle idée de réaliser pour le Centenaire de la guerre 14-18, un portrait du descendant du soldat inconnu à partir de photographies des habitants. Une exposition de ces images était visible dans le parc de la mairie, aux côtés du Poilu, et été intitulée « Monuments des vivants ».

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Le Havre

Normandie, Seine-Maritime

© Serge Philippe Lecourt, Monument aux morts du Havre.

Le sculpteur Pierre-Marie Poisson a réalisé le monument aux morts du Havre en 1924. Celui-ci est particulièrement imposant et très intéressant : il y célèbre la victoire et la renaissance après 4 ans de guerre particulièrement meurtriers pour la ville (plus de 6000 noms sont gravés sur le piédestal).

Un article très complet sur le monument : cliquez ici.
L
a description des figures présentes sur le monument et leur symbolique : c’est là.

Céaucé

Normandie, Orne

© Serge Philippe Lecourt, Monument aux morts de Céaucé.

Le monument aux morts de Céaucé prend la forme d’un calvaire et rappelle ainsi le poids de la religion catholique dans la première moitié du XXe siècle. Il a été réalisé par la fonderie de l’Union Artistique Internationale de Vaucouleurs.

Un Poilu et un marin entourent la croix. Ils tiennent chacun dans une main leur fusil et dans l’autre un bouclier. Après avoir été peints en rouge pendant de nombreuses années, la municipalité a récemment opté pour le bleu.